Shibby's blog

Jusqu’ici, je faisais confiance à ces grandes marques d’équipements radio, je veux dire, celles qu’on voyait dans les vrais boutiques spécialisées, avant l’arrivée d’AliExpress et compagnie. Le matériel à prix cassé qu’on y trouve ne semble pas faire trop d’ombre, puisque les grands noms sont toujours présents sur le marché, mais si l’écart de prix est toujours bien visible, on peut se poser quelques questions sur la qualité de leurs bureaux d’études!
Je reviendrai ultérieurement sur la mésaventure qui me contraint à réaliser la modification décrite dans ce billet, car il y a beaucoup de choses à dire…
La photo d’illustration est tirée d’un autre site, accessible en cliquant sur celle-ci. La panne est quand à elle la même, dans des proportions moindres en ce qui me concerne.

Disons-le tout de suite: la conception de la gamme FTM-X00 et DR-XX, qui partagent la même carte électronique, est catastrophique!
L’étude de la dissipation thermique des calories générées par l’amplificateur final a visiblement été bâclée, et même avec un utilisation normale, il est déconseillé de sélectionner la puissance maximale d’émission disponible. C’est hallucinant, je vous l’accorde, surtout que le composant lui-même peut délivrer une puissance de 75W, ce qui est nettement supérieure aux 50W fixés par Yaesu! Restons-en là pour le moment, et voyons comment aider ce pauvre PA à rester en vie.

Mon poste dispose déjà des dernières modifications apportées par Yaesu, et censées donner un sursis au PA.
On remarque qu’une vis a préféré rester en place lors de ce démontage effectué uniquement pour montrer le trou béant derrière le ventilateur:

Et ici les trous d’aération sous le poste, derrière la face avant:

Le ventilateur est monté pour extraire l’air chaud, possiblement remplacé par de l’air froid arrivant par les petits trous visibles sur la seconde photo ci-dessus. Il n’est activé que quelques secondes après le début de l’émission, et s’arrête instantanément à la fin de l’émission, ce qui à pour résultat de faire chauffer moins vite l’amplificateur, sans pour autant profiter des passages en réception pour continuer de refroidir le composant.
En attendant, l’inertie calorifique du radiateur moulé dans la masse du châssis fait que sa température augmente graduellement à chaque émission. On comprend clairement que les modifications effectuées par Yaesu ne sont que des trompe l’œil, qui se situent tout au mieux au rang de gadget.

La modification que je propose vient donc pallier ce problème, au détriment de la quiétude de l’opérateur cependant:

Pour la mettre en œuvre, il faut retrouver la commutation d’alimentation électrique du poste sur la carte principale, qui permettra d’alimenter le ventilateur uniquement quand le poste est allumé.
Un rapide coup d’œil au schéma électrique permet de trouver l’arrivée électrique principale, suivie de près par le transistor de commutation:

Cette fonction est assurée par le transistor entouré en rouge, piloté par celui encadré en bleu. L’alimentation électrique commutée est accessible à l’endroit pointé par la flèche rouge.
Par sécurité, on intercalera un fusible réarmable de très faible valeur entre cette source d’alimentation commutée et le ventilateur, afin de ne pas commettre de dégât sur la carte du poste en cas de défaillance du ventilateur.

Il faut donc ôter le capot supérieur, sur lequel est fixé le haut-parleur. Une fois les 8 vis cruciforme retirées, soulevez légèrement le capot du côté arrière du poste, puis en le maintenant en place, faites de même avec le côté avant du poste. Ce côté est collé à la face avant par un ruban de feutre adhésif. Il faut donc forcer un peu, tout en retenant le capot pour éviter qu’il ne se soulève trop par rapport au corps du poste pendant cet effort. Gardez à l’esprit que le haut-parleur est fixé sur le capot, et que vous risquez d’arracher ses fils si vous tirez trop fort sur l’ensemble.
Une fois le capot désolidarisé du poste, basculez-le sur le côté du poste, à gauche si vous avec le support de face avant face à vous, et à l’aide d’une petite pince, tirez vers le haut le connecteur blanc serti sur les fils allant vers le HP, en le faisant bouger légèrement de droite à gauche. Ses crochets finiront par se désengager de l’embase présente sur la carte électronique et il finira par sortir sans trop forcer.

Ensuite, il faut identifier les points de connexion électrique, en s’aidant des deux photos suivantes:

Ici, j’ai utilisé un fusible réarmable traversant RX10 (100mA), auquel j’ai coupé les broches suffisamment courtes pour le plaquer sur la carte électronique. En faisant cela, on peut s’affranchir d’un point de colle, vue la faible masse du composant. Celui-ci n’a aucune chance de vibrer suffisamment pour finir par se casser. La liaison avec le fil rouge du ventilateur est protégée par une gaine thermorétractable, qui isole le montage du reste de la carte.

La sortie des fils du ventilateur se fait par la même découpe que celle utilisée pour les fils du ventilateur d’origine. Étant donné que le capot viendra pincer ces fils supplémentaires, je vous recommande d’ajouter une épaisseur d’isolant avec un autre manchon de gaine thermorétractable. Cela évitera de court-circuiter l’alimentation électrique à la masse du châssis (qui est aussi la masse électrique) si le capot pince les fils jusqu’à sectionner leur isolant. Comme les fils vont aussi passer derrière la plaque de cuivre censée aider à la dissipation thermique de l’amplificateur, ne soyez pas radin sur la longueur de gaine thermorétractable. Ça évitera que ce bout de cuivre peut-être mal ébavuré ne sectionne elle aussi l’isolant des fils.

Le ventilateur est quand à lui vissé directement entre les ailettes du dissipateur moulé dans le châssis. J’ai utilisé un ventilateur très fin acheté sur AliExpress, de 80mm x 80mm de côté et 10mm d’épaisseur, ce qui laisse la possibilité de fixer ensuite le poste sur son étrier.
Un ventilateur de 120mm x 120mm aurait été encore plus efficace mais il n’existe pas de modèle d’une épaisseur de 10mm.

J’ai élargi les trous de passage de vis avec un forêt de diamètre 5mm, afin de pouvoir me servir de façon détournée des vis habituellement utilisées pour fixer ce type de ventilateurs sur une plaque. Dans mon cas, la vis vont forcer entre les ailettes du radiateur moulé dans le châssis pour maintenir le ventilateur en place, alors que ces vis traversent habituellement la paroi de fixation pour venir ensuite forcer dans les 4 trous du ventilateur. Le résultat obtenu est le suivant:

Le maintien est assuré sans avoir eu à percer le moindre trou dans le châssis du poste:

Pour aller jusqu’au bout de l’amélioration de la dissipation thermique, on peut aussi modifier l’alimentation électrique du ventilateur d’origine. Cela aura un effet non négligeable sur sa durée de vie, et il n’est pas impossible que vous ayez plus d’une vis qui se casse dans le châssis lors de son démontage. À vous de voir. Moi, ça m’a calmé!